Ce spot publicitaire de Villeroy & Boch, diffusé en 2022, « s’adresse avant tout au mode de vie d’une cible jeune, tout en mettant en scène la marque de manière inhabituelle et différente, avec beaucoup d’humour. » Décryptage de cette communication décalée qui, bousculant les codes tout en soulignant la dimension patrimoniale de l’entreprise, permet de la présenter« sous un nouveau jour ».

Avenant, il brandit une tasse ornée d’un message. Placée au cœur de la composition, cet objet déclare à l’écran, à mots découverts inscrits en noir sur la porcelaine blanche (matière-matrice-fétiche) : Make it happen. Le procédé est à rapprocher de la formule prononcée par le narrateur en préambule d’un conte de fée, captant l’attention et formulant un vœu qui aura valeur de quête. Faites en sorte que cela arrive, voilà l’incantation choisie pour impliquer le spectateur dans l’histoire, la sienne, en tant qu’acteur de son destin, tout autant que dans celle de la marque qui s’apprête à l’(ac)cueillir.
Prologue
C’est naturellement l’ancienne abbaye bénédictine de Mettlach, en Allemagne, emblématique siège social de Villeroy & Boch, qui fait la véritable ouverture du film. Ce monument introduit à la fois le cadre et le sujet. A ses pieds, les eaux de la Sarre caractérisent l’écoulement perpétuel du temps. Sa colossale façade se déploie frontalement dans un large plan d’ensemble, une centaine de fenêtres symbolisant l’ouverture sur le monde d’une marque transfrontalière. Avant même la première seconde, la caméra use d’un zoom avant qui fait plonger le spectateur dans l’univers de l’entreprise. Révélation : calquée en surimpression sur la porte cintrée et le perron en arrondi, sa signature graphique fait corps avec l’édifice de grès rose. La date de création de Villeroy & Boch apparaît alors comme la fondation de cette construction à l’équilibre solide, dont le bâtiment, imposant, est lui-même une métaphore.
Préambule, les présentations
Dans la séquence suivante (00’01), les portes, intérieures cette fois, s’ouvrent, comme par magie. Notre guide s’avance vers nous, précédé d’une suite de serveurs/serviteurs sobrement vêtus de noir, accompagnant dans un ballet fluide le préambule sonore : « Bienvenue chez Villeroy & Boch ». Leurs bras, chargés de vaisselle, sont l’occasion de poser les bases (00’04) : « Nous fabriquons de la porcelaine de qualité depuis 1748 ». La fondation, encore…

Du passé faire table… pas rasée

Notre guide ne se présente plus de face et progresse désormais de la gauche vers la droite, amorçant un travelling vers la deuxième partie du récit. Après le spectacle de variétés, le cirque… Tandis qu’il avance que les « produits sont testés pour toutes les situations », un cri, corolaire d’une rencontre fortuite, marque l’irruption d’un saltimbanque exerçant son numéro d’assiettes tournantes (00’18) : « Oh, un jongleur ! ». La casse ? Même pas peur.
Innovation, tradition et style… à toute épreuve
Une autre porte conduit à présent à la salle de bains et aux toilettes « testées par de vrais experts » (00’20). Deux enfants sont à la manœuvre, qui repoussent les limites prévues pour une utilisation lambda : une fillette baigne une couvée de canetons dans la vasque d’un meuble en finition bois (mais qui résiste à tout) tandis qu’un garçonnet teste les lois de la physique (et la force de Coriolis) en soumettant un palmipède, en plastique cette fois, à l’attraction d’une chasse puissante, activée avec facilité via une plaque de commande.

Toujours en mouvement

Chaque mot-clé de ce propos est calé sur une image… Après l’illustration de la spontanéité, un couple d’âge mur s’apprête un déguster un hamburger singulièrement mis sous cloche, créant une collusion entre l’accessoire-signature de la gastronomie et l’ambassadeur du fast-food (00’35, la surprise) ; des verres à pied qui s’entrechoquent, écrin pour un nectar parsemé de fleurs printanières (00’37), précèdent l’ouverture du champ sur une tablée festive qu’une convive foule dans un moment de liesse (00’38, la célébration) avant que d’autres ne traduisent la beauté de ces plats en d’alléchantes photos, postées illico sur les réseaux sociaux (00’40, le partage). Là encore, les collections défilent dans une ambiance qui entre en résonance avec le lancement de cette campagne publicitaire à l’occasion des fêtes de fin d’année, déclinant mille et un aspects de la porcelaine (et de l’art de vivre), de la finition à l’or 20 carats de MetroChic à l’effet ardoise plein de caractère et de modernité de Manufacture Rock.
De l’ensemble à l’ensemblier

« Savourez l’Instant », quel qu’il soit et par définition unique, nous dit en substance la baseline de la campagne, posée sur fond bleu, couleur associée au logo, mais aussi à la pleine conscience et aux rêves radieux. Formant une boucle, l’épilogue nous (r)amène à l’image de couverture. Dans les mains de notre accompagnateur, une tasse semblable à celle de nos facétieuses baigneuses… Alors que les lumières du tournage s’éteignent en cascade acoustique et visuelle, il déguste le calme, revenu au point de départ du récit. Seul à l’orée du clap de fin, le narrateur nous apostrophe, index pointé dans notre direction, toujours aussi charmeur, même dans l’injonction : « Hey, ça c’est mon moment. Trouvez le vôtre ».


Prologue

















