Discac, fabricant français de meubles de cuisine et de salle de bains – laquelle pèse 15 % de son chiffre d’affaires – vient de fêter ses 35 ans. Grâce à des investissements continus, il dispose d’un outil de production moderne, qui lui permet de nourrir l’ambition d’augmenter de moitié son chiffre d’affaire à l’horizon 2030.
Discac est un acronyme, qui raconte l’objet de la société au moment de sa création, fin 1989, à Artigues-près-Bordeaux : assurer la DIStribution de Composants et d’Aménagements pour la Cuisine. A ses débuts, elle ne fabrique pas, mais se contente d’être un assembleur-logisticien. Pendant plus d’une décennie, Jean-Pierre Gauchet, le fondateur, livre des meubles à plat dont, dès 1995, une petite partie est destinée à la salle de bains [1]. Cédric Gauchet, son fils, rejoint en 2008 l’entreprise familiale et la préside depuis 2011. Il se souvient du point de départ de cette aventure B2B et des caissons en kit stockés dans un dépôt par son père, qui « sillonnait la France en promettant aux cuisinistes de les livrer sous trois jours plutôt que trois mois. »
Le virage stratégique de la fabrication
Si l’idée fondamentale – du prix, du délai, du service – n’a pas changé, elle a évolué. En 2010, face à la concurrence des GSS/GSB, Discac se réoriente sur des meubles entièrement montés et, en 2012, devient un fabricant, s’équipant d’une unité de menuiserie de 2 000 m² située à Saint-Loubès. Synonyme d’élargissement de la gamme, elle permet à la PME de produire ses propres plans de travail, crédences et façades en mélaminé et stratifié. Suivant une logique de complémentarité, l’intégration, deux ans plus tard, de la société AM2 (Agencement et Meubles de Montmorillon, dans la Vienne), spécialiste de la découpe du panneau mélaminé, dote Discac d’une usine dix fois plus vaste (20 000 m²), d’où sortiront alors les caissons.
Début 2018, le fabricant s’implante à Izon (photo d’ouverture, ci-dessus), près de Libourne, où siège social, bureaux et lignes de production sont rassemblés sur un site de 15 000 m², bâti ex nihilo pour un budget avoisinant les 10 millions d’euros. La capacité industrielle monte en puissance, en même temps que la digitalisation de la fabrication et la qualité de l’offre. Là, 2 000 pièces par jour sont actuellement débitées, plaquées, rangées et triées. Sur la même zone d’activités, un site complémentaire de 7 500 m², Izon 2 (photo ci-contre), est opérationnel depuis 2023. Il est doté d’un centre d’usinage-plaquage spécifique, qui produit 80 % des plans et des crédences, tandis qu’une nouvelle plaqueuse est attendue en fin d’année 2025.
150 meubles de salle de bains par jour
En 2024, sur un marché cuisine et salle de bains en crise, mais qui « offre un potentiel de croissance [au regard du taux d’équipement] et des marges préservées », contrairement à d’autres secteurs de l’ameublement plus impactés par le grand import et Internet, Discac a réalisé un chiffre d’affaires de 33,7 millions d’euros au global (contre 33 en 2023). Alors que 150 meubles de salle de bains sortent chaque jour de ses lignes de production (600 pour la cuisine), ce segment représente 15 % de son chiffre d’affaires, soit un peu plus de 5 millions d’euros, en progression par rapport à l’année précédente de +2,1 % en valeur comme en volume.
Si la cuisine est sans conteste le moteur du développement de Discac, la salle de bains en bénéficie : les flux de montage et le conditionnement sont dissociés, mais la fabrication des composants est mutualisée et les délais de livraison sont calqués sur les plus courts proposés en cuisine, soit deux semaines. De même, la distribution, uniquement professionnelle, est commune, qui passe par les négoces en matériaux, coopératives d’artisan (Gedimat, Point.P, Orcab, Bigmat…), promoteurs immobiliers, mais aussi, s’agissant de la salle de bains, par les indépendants carrelage-sanitaire… Les collections cuisine et salle de bains sont renouvelées tous les deux ans, en alternance. Ainsi, le dernier catalogue salle de bains est sorti au printemps 2025.
Objectif + 50 % de CA en 5 ans
Après avoir multiplié son chiffre d’affaires par trois en 15 ans, Discac s’est fixé un nouveau cap : atteindre 50 millions d’euros d’ici cinq ans. Pour y parvenir, l’entreprise girondine compte sur l’ouverture de nouveaux comptes clients et l’accroissement de sa part de marché (et du panier moyen sans monter les prix) auprès de ses partenaires établis, en particulier les multi-marques. Avec, à la clé de ce challenge, une position de troisième acteur de l’ameublement français de cuisine et de salle de bains à l’horizon 2030, derrière les mastodontes du secteur, placés sur une autre échelle (et un autre réseau de distribution).
[1] En 1999, la société DGC2, dédiée à la salle de bains, fusionne avec Discac.
Repères :
♦ Créée en 1989, la société Discac est aujourd’hui basée à Izon, en Gironde, où elle dispose de deux sites de production, Izon 1 et Izon 2. En 2024, ses 190 collaborateurs ont réalisé un chiffre d’affaires de 33,7 millions d’euros, dont 5 millions grâce à la salle de bains.
♦ En juin 2025, valorisant son engagement concret en faveur de la transition écologique (approvisionnements en bois PEFC en cours, réduction des dépenses énergétiques de 3,8%, éco-conception…), la BPI a décerné à Discac le label « Coq Eclaireur », qui fédère une communauté de 150 entrepreneurs militants, celle du Coq Vert, dont la démarche RSE est jugée inspirante.
♦ En novembre prochain, les gammes salle de bains 2025 et les nouveautés cuisines 2026 de Discac seront exposées sur le salon EspritMeuble, à Paris Porte de Versailles.