Produit de grande consommation, l’abattant WC de remplacement en matériau plastique – polypropylène, ABS, thermodur et autres thermoplastiques –, majoritairement vendu par la grande distribution, nous arrive d’abord de Chine. Si une production française existe, qui s’exporte, il n’y a pas de grand faiseur en France.
L’import français d’abattants WC en matériau plastique est évalué par Douane Française à 34,34 millions d’euros en 2024, en recul de près de -6 % par rapport à 2023 et de -10 % par rapport à 2022. Les volumes, donnés en masse et non en unités, suivent cette pente négative : 4,76 euros/kg en 2024, soit une baisse de -3 % vs 2023 et de -8% vs 2022.
Mais ces chiffres sont loin de représenter l’import réel, qui peut être également indirect, l’abattant arrivant en France posé sur sa cuvette, voire dans un pack WC. Dans ce cas, que déclare l’importateur ? L’ensemble céramique et abattant ou la céramique d’un côté et l’abattant de l’autre ? S’il est tenu de déclarer l’une et l’autre, on peut parier qu’il pratique ce que la Douane appelle le regroupement tarifaire, en se limitant au plus gros morceau du paquet : la céramique. Sachant que plus de deux millions de cuvettes sont écoulés chaque année en France, dont les deux tiers sont en packs, et que les déclarations douanières des importateurs ne sont pas contrôlées, il ne fait aucun doute qu’un grand nombre d’abattants mis sur le marché échappe au comptage. Considérons donc que seuls ceux vendus à l’unité pour remplacer un modèle existant sont répertoriés ici, étant entendu que les modèles en bois massif ou aggloméré ne le sont pas non plus, puisqu’ils sont inscrits sous une nomenclature douane assez fourre-tout : « Autres ouvrages en bois »…
Quoi qu’il en soit, on peut noter que les importations venues de Chine décrochent entre 2022 et 2024, de -23,5 %, ne pesant plus, en 2024, que 41 % de la valeur globale contre 48,5 % deux ans auparavant. Le sourcing en Chine tend à se réduire, d’autant que, du point de vue du prix, certains pays d’Europe de l’Est ne sont pas loin de faire aussi bas, l’éloignement en moins. A ce titre, Geberit est en train d’ouvrir, non pas en Europe de l’Est, mais dans son usine allemande de Pfullendorf, une nouvelle ligne de production d’abattants destinés à ses cuvettes, qui sera opérationnelle à la fin de l’année. L’Allemagne est d’ailleurs le deuxième fournisseur de la France, via les produits Hamberger Sanitary notamment, entreprise qui possède aussi des usines en Bulgarie et en Chine. Des Pays-Bas proviennent sans doute des abattants Pressalit, tandis que de Croatie sont livrés les abattants en thermodur de Bemis, qui fabrique en France (à Fontaine, en Isère) ceux en polypropylène qu’il vend à la GSB…
« Les sièges WC sont notre passion », assure sur son site Internet l’allemand Hamberger Sanitary, spécialiste de l’objet depuis plus de… 100 ans ! De fait, il n’y a pas de spécialiste de l’abattant plastique en France. Néanmoins, une production existe, qui s’exporte. Selon Douane Française, elle s’est élevée à 12,31 millions d’euros en 2024, ce qui représente la valeur d’un peu plus d’un tiers des importations. En baisse de -6,4 % en 2024 par rapport à 2023, elle était en hausse de +10,7 % par rapport à 2022. Le prix moyen s’élève 6,68 euros (au kilo) qui évolue à la hausse, de +3 % versus 2023 et de +6 % versus 2022, à comparer à celui des produits importés, de 4,76 euros en 2024, en baisse de -2,6 % par rapport à 2023 et 2022.