A l’occasion d’Idéobain 2022, Nobili a célébré 30 ans de présence en France en compagnie de ses clients et partenaires dans le cadre prestigieux de la Samaritaine, à Paris. L’occasion de faire un point avec Carlo Dal Negro, global export manager, sur la marque et les développements à venir.
Comment se porte Nobili ?
Carlo Dal Negro – Nobili se porte bien, avec des ventes qui, en France, devraient se stabiliser autour de 21 millions d’euros en 2022, stables par rapport à 2021. Cela représente 20 % du chiffre d’affaires global, qui s’élève à 95 millions d’euros. L’activité s’est ralentie depuis le mois de septembre, mais il y a toujours beaucoup de demande, dans tous les pays.
Quel(s) levier(s) allez-vous actionner pour progresser en France ?
Carlo Dal Negro – Nous mettons le focus sur la prescription haut de gamme, les architectes d’intérieur et les décorateurs. Nobili, ce n’est plus seulement des volumes et du moyen de gamme, des produits comptoir ou chantier et référencés HLM. Nous couvrons aujourd’hui tous les segments du marché, avec des collections design destinées aux salles d’expo et à la prescription.
Nobili continue de beaucoup investir dans son outil de production…
Carlo Dal Negro – En 2023, dans notre usine de Suno, nous disposerons d’une chaîne de chromage galvanique en plus – ce sera la troisième –, ainsi que de plusieurs centres d’usinage et machines à injection plastique supplémentaires. Nous allons aussi démarrer l’injection zamac. Nous voulons devenir de plus en plus autonome. La semaine dernière, dans notre région, deux fonderies ont éteint leurs fours : pour leurs clients, c’est terminé. Avec 85-86 % de sa production effectuée en interne, Nobili est à l’abri de ce genre d’aléas. C’est un avantage par apport à d’autres marques et cela rassure nos clients. Notre objectif est de dépasser 90 % d’autonomie d’ici trois ans. C’est ambitieux, mais atteignable.
Vous intégrez une machine à injection zamac, pour quoi faire ?
Carlo Dal Negro – D’abord pour les poignées de nos robinetteries. 80% viennent aujourd’hui d’Asie, via nos fournisseurs italiens historiques qui n’ont gardé qu’une petite part de production en Europe. Nous avancerons pas à pas dans le process, comme nous l’avons fait pour la fonderie : un premier four basse pression, puis un autre et encore un autre. Aujourd’hui, nous en sommes à six. Comme d’autres industriels, nous travaillerons ensuite sur des produits en zamac, dans la démarche non pas de fabriquer à moindre coût, mais d’anticiper une forte hausse des matières premières. Nous considérons que, d’ici 5 à 10 ans, le cours du cuivre, matière première du laiton, va augmenter fortement, au fur et à mesure de la croissance du marché des voitures électriques. Il nous faut anticiper en développant d’autres technologies.
Pensez-vous qu’à terme, il pourrait y avoir des robinetteries d’entrée de gamme en zamac et d’autres haut de gamme en laiton ?
Carlo Dal Negro – C’est possible. Le zamac coûte moins cher, mais les investissements, donc les amortissements, sont importants. Les robinetteries en zamac sont très légères et nous n’y sommes pas habitués. Mais, en ce qui nous concerne, nous n’en sommes pas encore là.
Repères
♦ Dans son (unique) usine de 100 000 m² située à Suno, dans le Piémont, Nobili fabrique 2,8 millions de produits par an, grâce à 452 centres d’usinage.
♦ Chiffre d’affaires 2021 : 95 millions d’euros pour Nobili (290 personnes), dont 20 millions réalisés en France, et 114 millions pour le groupe, dont 7 millions grâce à Stella (40 personnes) et 12 millions à CGS (50 personnes), fabricant de systèmes de vidages qui commence à s’implanter sur le marché français.
Photo : Alberto Nobili (à droite) et Carlo Dal Negro (à gauche), lors de la célébration des 30 ans de présence de la marque en France.