La flamme de l’ambre éclaire le marbre sous un autre jour : sa translucidité naturelle met en lumière des tonalités ardentes et des reflets irisés réchauffant l’ambiance. Un effet pierre spectaculaire qui, donnant l’illusion d’un rétroéclairage des grands carreaux en grès cérame, a visuellement mis le feu au Cersaie 2025.
Sur le papier, les mots ambre et marbre sont des anagrammes quasi-parfaits. En termes de matériau, tout les oppose : l’un est solaire, l’autre est polaire. Pourtant, la tendance ose amalgamer ces contraires, incarnée par des revêtements au rendu saisissant qui troquent la froideur sourde du minéral contre des jeux de transparence travaillés en profondeur. Photos ci-dessus : Ultralight (TecnoGrafica), Galaxia Eclipse (Ava Lamborghini), Big Slabs Lumiere orange (Nuovocorso), Astral Amber (Santagostino), Biq Slabs Sunray (Maxton), Pure Light (Pamesa).
Des orages éclatent sur fond orange
Les dalles présentées au Cersaie 2025 célèbrent la rencontre entre la roche métamorphique et le feu, la noblesse du marbre et la chaleur organique de l’ambre que les hommes transforment en bijou depuis la nuit des temps. Secrétée il y a des millions d’années par un conifère, elle s’est pétrifiée au fil des siècles, incarnant le luxe à l’état pur et une certaine magie.
Parcouru de veines dorées qui figurent autant d’éclairs, le corps de l’ambre fossilisée laisse passer la lumière sans être transparent. La palette de cette résine diaphane est au contraire colorée et va du jaune au brun, voire au vert, en passant par le miel, le rouge et l’orange parfois vif. Photos : Infinito 2.0, deux nouvelles finitions All-Light Polished (Starlite et Tiger), 120 x 278 cm, épaisseur 6 mm (Fondovalle), Luminescence, 120 x 280 cm (Energiker).
Capturer le soleil et capter les regards
Techniquement, le challenge consiste à donner l’illusion de halos qui irradient depuis le cœur des carreaux, créant des auréoles diffuses dont l’intensité varie. L’impact visuel ne fait pas dans la dentelle. Ce ne sont pas des insectes ou des fragments végétaux que les fabricants piègent dans la matière, mais des lueurs dignes d’une aurore que le chatoiement des finitions polies amplifie. Comme pour le marbre, des compositions en livre ouvert ajoutent à l’envoûtement.
Destiné aux projets les plus exclusifs, le revêtement évoque alors la splendeur perdue de la fameuse Chambre d’ambre du palais Catherine près de Saint-Pétersbourg, dont les lambris sculptés sont considérés comme la huitième merveille du monde. Photos : Lumen (Apavisa), trois formats (120 x 180 cm, 120 x 120 cm, 60 x 120 cm, épaisseur 6 mm), deux finitions polished (Ambar, Ivory).
Nota bene : les grecs ont donné à l’ambre le nom d’elektron. Frottée, la matière produit une charge statique qui prend la forme d’étincelles. C’est à cette particularité que se réfère l’étymologie du mot… électricité. Tout s’éclaire !