A l’occasion de son événement annuel, Inoha, association des industriels du bricolage, a dévoilé ses trophées et, par la voix de son président, Jean-Eric Riche, lancé un cri d’alarme sur le devenir des PME de la filière. Celui-ci demande, avant qu’il ne soit trop tard, l’organisation des Etats généraux.
Sur un marché du bricolage pourtant stable en valeur, le moral des entreprises de la filière serait au plus bas. A tel point que Jean-Eric Riche, président d’Inoha, association qui représente plus de 250 fabricants, essentiellement des PME, a mis les pieds dans le plat lors de la soirée qui clôturait son événement annuel.
Des stratégies systémiques et brutales
« Les industriels de notre secteur sont en difficulté, en questionnement sur leur devenir » , a lancé Jean-Eric Riche. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase ? « Il y a quelques semaines, une enseigne [Leroy Merlin] a réduit les délais de déréférencement, unitéralement. » Or, Inoha et la FMB (fédération des magasins de bricolage) ont toujours travaillé main dans la main pour créer de la valeur, élaborant ensemble un code de bonne conduite. « Mais le monde a changé » a poursuivi Jean-Eric Riche : Castorama a développé une stratégie de massification de ses achats, dont la « mise en œuvre a été systémique et brutale » avec un impact fort sur les industriels. Les circuits de distribution sont devenus poreux, « les distributeurs veulent devenir des industriels, transformant ceux-ci en sous-traitants. » Selon Jean-Eric Riche, ces pratiques sont en train de creuser un fossé entre la distribution et l’industrie, introduisant de la défiance alors que le secteur a besoin de confiance. Le risque ? Que les industriels deviennent eux-mêmes des commerçants. Déjà, « un tiers des produits de bricolage sont vendus par les industriels sur la Toile. » Pour finir, le président d’Inoha a appelé au dialogue et à l’organisation des Etats généraux de la filière par Inoha et la FMB, afin d’éviter le point de rupture.
Deux trophées pour la salle de bains
Deux trophées ont été décernés aux industriels de la salle de bains. Le premier, dans la catégorie RSE « humanitaire », est revenu à Wirquin, pour son projet Charity, grâce auquel les salariés de toutes les filiales ont collecté des fonds en interne pour soutenir différents projets : construction d’une citerne d’eau en Haïti, rénovation de toilettes en Afrique du Sud… Le deuxième trophée a été attribué à Sarodis, pour la douche de tête connectée Yucca, développée en partenariat avec Hydrao.
La GSB devient un partenaire de plus en plus pressant et les conditions de vente requises (car aujourd’hui c’est elle qui conditionne) sont toujours plus contraignantes.
Les industriels sous pression n’ont que 2 options :
– continuer de vendre en cherchant à compenser les BFA et autres PLV demandés, en réduisant les coûts jusqu’à atteindre une qualité moyenne, ou de délocaliser
– vendre sur internet pour compenser le déficit de marge
A ce jour, la vente internet va devenir une option de plus en plus envisagée par les industriels, avec une extension dans le futur qui pourrait aboutir à la création de leurs propre points de vente