Si ISH a perdu de sa superbe côté salle de bains – les leaders étaient présents, mais nombre de fabricants intermédiaires manquaient –, il n’en reste pas moins l’une des plus belles vitrines de l’industrie sanitaire qui, bien qu’à la peine, continue d’avancer. Compte-rendu macro plus que micro, technique plus que design…
Commençons par une démonstration de force, celle du groupe Roca (et ses deux marques principales, Roca et Laufen) qui, sur 2 000 m², a confirmé qu’il était le plus grand multispécialiste de la salle de bains, dont la force « réside dans sa capacité à maîtriser une gamme variée de produits et à les intégrer dans des salles de bains complètes », selon le communiqué de presse. Lors d’une conférence organisée dans le cadre du salon, le PDG Alberto Magrans a d’ailleurs souligné l’évolution du groupe vers la spécialisation par secteurs d’activité, y compris la préfabrication des salles de bains, la modularité et la connectivité, trois axes de développement exposés sur le salon.

Des robinets plus économes en eau
Les débits d’eau continuent de se réduire, jusqu’à 3,5 litres/min au lavabo, contre 4,7 il y a peu, toujours grâce à l’aérateur. A ce stade, on peut se demander s’il ne faudrait simplement se caler sur le débit plancher, quitte à fournir un kit d’aérateurs pour l’adapter à ses propres besoins, soit 5, 4, voire… 3 litres/min ? Ou moins : lauréat au concours Design Plus ISH 2025 (catégorie Jeunes Innovateurs), le mitigeur Swiss Eco Tap de Swiss Eco Line AG – il n’est pas nouveau –, affiche un débit de 0,65 litre/min, grâce à une technologie de pulvérisation produisant de fines gouttelettes qui, atteignant rapidement la température du corps, évite le chauffage de l’eau.
Dans la douche, les débits baissent également, jusqu’à 6 litres/min, notamment chez Ideal Standard, Grohe et Hansgrohe, ce dernier ayant modifié les buses de ses douchettes et pommes de têtes qui, flexibles, s’élargissent automatiquement lorsque la pression augmente et se referment lorsqu’elle s’abaisse, afin de prévenir les dépôts de calcaire.
L’électronique reste peu développée en dehors des commandes de douches multijets, des mitigeurs d’évier ou de ceux destinés aux sanitaires publics, où elle permet, via Bluetooth, de simplifier la maintenance et de contrôler les consommations d’eau.
D’autres matériaux émergent

Récupérer l’eau et sa chaleur

Des tourbillons aux toilettes
Après le sans bride, la chasse d’eau à vortex se généralise chez tous les fabricants, y compris sur les modèles d’entrée de gamme, à la fois plus efficace et moins bruyante. Les systèmes de fixation évoluent quasiment partout, facilitant la pose grâce à un vissage par le dessus de la cuvette. Chez Geberit, qui lance son nouveau bâti-support Duofix, le WC-System est mis en avant, qui consiste à s’équiper d’un ensemble complet, cuvette et bâti, afin de maximiser les bénéfices de l’un et de l’autre (CO² limité, acoustique optimisée, temps de pose réduit).
Concernant les WC lavants, il y a peu d’innovations, surtout des baisses de prix, sinon chez Duravit, qui promet un séchage total en 5 minutes au lieu des 11 requises habituellement selon lui. Le même fabricant assure que sa nouvelle cuvette Me By Starck, devenue Me By Starck Hero, qui pèse 3 kg de moins que sa sœur ainée, permet de se passer définitivement de la brosse WC, grâce à une céramique encore plus lisse.
Des vasques pas comme les autres
Laufen a montré une vasque dont la cuve conduit l’eau vers l’écoulement dans un mouvement en spirale (photo de droite), tandis que Villeroy & Boch propose une version à poser de son modèle Octagon lancé en 2015, dont l’intérieur, octogonal, suggère le cristal taillé. Mais le buzz est apparu sur le stand Hansgrohe avec le modèle Avalegra et son 
Les panneaux muraux deviennent multifonctions

Chez HSK, des panneaux – dont la palette de décors est immense – aimantés permettent de fixer des accessoires de salle de bains, ainsi que la douchette à main qui, ainsi, se passe non seulement de barre, mais peut être (dé)placée aisément à n’importe quelle hauteur, en fonction de la taille des utilisateurs ou de leur position, assise ou debout (photo ci-contre).

S’agissant de bien-être, évoquons la baignoire Nuio Duo de Kaldewei dotée d’un système de chauffage par infrarouge destiné à dénouer les tensions. Il s’ajoute aux jeux de lumière tamisée et à la possibilité de vivre la musique émergeant de la cuve (Sound wave), afin de créer un sentiment de plénitude (photo ci-dessus). Le receveur de douche Superplan Zero est également doté d’un film chauffant en sous-face, pour plus de confort.
L’e-santé à très petits pas
La santé numérique ou prédictive, dont la salle de bains est le centre, pointe le bout de son nez, notamment chez Toto, qui annonce, au Japon dès 2026, une cuvette capable de scanner les selles (forme, longueur, couleur, poids…) et, selon leur nature, de délivrer des conseils.
Hamberger, spécialiste de l’abattant WC, lance un ECG seat certifié medical device, capable de réaliser un électrocardiogramme et de détecter les arythmies, d’évaluer le niveau de stress… et de transmettre les données à une application, mais aussi à un médecin.
Notons que Roca a présenté un miroir connecté capable de récupérer les données de tous les objets connectés de la salle de bains (pèse-personne et autres).
Photo d’ouverture : ISH Messe Frankfurt.


Des vasques pas comme les autres






















