Quel est le coût d’une paroi de douche fabriquée en Chine ? -30 % en ce qui concerne le tarif d’achat final, +14 % en matière de gaz à effet de serre selon Saint-Gobain Glass. Mais, les consommateurs en ont pris conscience désormais, l’environnement n’est pas le seul prix payé.
Saint-Gobain Glass a mesuré l’impact sur l’empreinte carbone d’une paroi de douche chinoise plutôt que française, calculée en considérant un verre d’une surface de 2 m² et d’une épaisseur de 8 mm. La différence se joue sur le transport uniquement, la production de CO2 due à la stricte fabrication du produit, calculée depuis l’extraction des matières premières jusqu’à la découpe et la trempe, y compris le transport d’un site industriel (float) à un autre (transformation), a été considérée comme équivalente, que l’on soit en Chine ou en France.
Un impact plus important qu’il n’y paraît
Résultat : l’empreinte carbone d’une paroi fabriquée en Chine s’élève à 76 kg, contre 66,7 kg lorsqu’elle est fabriquée en France. Soit 9,3 kg – environ 14 % – de CO2 supplémentaires rejetés dans l’atmosphère pour une seule paroi de douche et 3,7 tonnes pour un container de 400 parois. Au regard des objectifs de réduction des gaz à effet de serre que la France s’est fixé (sans les tenir…), c’est à la fois beaucoup et… peu.
La plupart des parois de douche importées de Chine vers la France sont vendues sous marques de distributeurs (MDD), que ce soit par le négoce ou la distribution grand public. Selon les sources, ces MDD pèseraient 20 % à 40 % du marché national global – lequel est évalué entre 1,2 et 1,5 million de pièces, hors pare-bain –, soit 240 000 à 600 000 parois. L’impact environnemental est donc conséquent, compris entre 2 232 et 5 580 tonnes par an.
Des avantages collatéraux
Toutefois, si Saint-Gobain Glass s’est emparé de ce sujet, c’est que l’enjeu n’est pas seulement écologique. Le groupe possède en effet de nombreux sites de production en France, notamment trois dédiés à la production (float) et cinquante-cinq à la transformation, dont deux concernent les parois de douche (en particulier celui d’Aurys). L’industriel, qui évalue le surcoût d’une paroi de douche fabriquée dans l’Hexagone à 30 % – à qualité équivalente –, met en avant les bénéfices d’une production locale pour la distribution, par exemple les temps de mise au point des prototypes et des collections raccourcis, la livraison sur palettes plutôt qu’en containers, donc la réduction des coûts de stockage, des délais de livraison…
La lutte contre l’effet de serre et plus encore
La lutte en faveur du climat est l’un des arguments de la relocalisation – celle des achats dans ce cas précis –, mais elle n’est pas le seul. L’économie de proximité s’apprécie aussi en termes économiques et sociaux si l’on se place du point de vue de la collectivité, sans oublier la notion de dépendance, sur laquelle le coronavirus a mis le doigt. Autant d’éléments intégrés par les particuliers désormais. Les dernières études de consommation le montrent.