Durant trois jours, les équipes marketing et R & D Bain et Douche de Jacob Delafon ont suivi une formation pratique dispensée par les Compagnons du Devoir. Une démarche originale, destinée à rapprocher les concepteurs des produits de ceux qui les installent, afin de mieux répondre à leurs besoins.
Le bâtiment a ceci de particulier que tout produit ou équipement qui lui est destiné doit être installé ou mis en œuvre. C’est particulièrement vrai dans l’univers de la salle de bains où, au-delà de la conception et de la fabrication, il y a la pose. Et qui dit pose dit installateur.
Sophie Vadel est, depuis quelques mois, « category manager » Bain et Douche chez Jacob Delafon (groupe Kohler). A ce titre, elle encadre les équipes Marketing et Recherche et Développement (R & D) dédiées à cette famille de produits. « Quand on conçoit, explique-t-elle, on installe dans des conditions de laboratoire, en dehors de la réalité du terrain. » Le terrain ? C’est la salle de bains de monsieur et madame Tout-le-Monde, dans laquelle l’installateur intervient. La vraie vie en quelque sorte. Mais si les fabricants connaissent bien les distributeurs et les prescripteurs, avec lesquels ils sont en contact direct, ils côtoient moins les installateurs et, surtout, n’ont que peu d’idées de ce qui se passe réellement sur le terrain. D’où l’idée de renverser la situation, d’offrir au Marketing et à la R & D de Jacob Delafon la possibilité d’appréhender leur métier en l’observant par l’autre bout de la lorgnette. Afin de mieux répondre aux besoins des installateurs.
Sophie Vadel s’est donc adressée, par l’intermédiaire de l’Institut des métiers du sanitaire et du génie climatique (IMSGC), aux Compagnons du Devoir, professionnels soucieux de la transmission du savoir s’il en est. Car l’organisme fait plus que former des jeunes en apprentissage ou les héberger lorsqu’ils font leur tour de France, voire d’Europe. Dans le cadre de la formation continue, Les Compagnons du Devoir accompagnent les entreprises, pour former leurs salariés, mais aussi pour les aider à développer une nouvelle activité, les éclairer du point de vue technique… Un programme de trois jours a été élaboré : une journée de formation théorique en salle, puis une autre journée de montage en atelier. Au cours de la troisième journée, les équipes R & D et marketing ont accompagné une entreprise sur l’un de ses chantiers. Une plongée dans la vraie vie, mais aussi l’occasion de tisser des liens avec les professionnels. C’est à la maison des Compagnons de Troyes, située à proximité de l’usine de fabrication de baignoires de Jacob Delafon et dirigée par Vincent Lipp, qu’a eu lieu cette formation.
« Nous avons beaucoup de choses à partager avec les Compagnons du Devoir » explique Sophie Vadel. Par exemple, l’industriel peut accueillir des jeunes en apprentissage, leur faire visiter les sites de production… De leur côté, les Compagnons, qui le sont à vie, sont en mesure, au-delà de la formation continue, de faire des retours sur les produits en cours de lancement, comme des pré-tests. Ainsi, lors de la deuxième journée de formation consacrée au montage des produits, les équipes Marketing et R & D ont travaillé sur la nouvelle baignoire Néo de 150 cm de longueur, sur les nouveaux receveurs Surface en matériau de synthèse, mais aussi sur le nouveau concept Ecrin, qui est un mur technique pour la douche, associant panneaux d’habillage muraux, robinetterie encastrée, rangement et éclairage (en option). Le monter sous l’œil aiguisé de Florentin Camus et Pascal Foussat, formateurs et compagnons du Devoir à Troyes, a permis de contrôler sa mise en œuvre et d’écarter toutes possibilités d’erreurs de montage. Un autre des objectifs de cette journée.
[box type=”shadow” ]Les Compagnons du Devoir
L’association ouvrière des Compagnons du Devoir et du Tour de France forment, aux métiers du bâtiment mais pas seulement, des jeunes de tous niveaux (Brevet des collèges, CAP, BEP, Bac, BP, DTU ou BTS), qu’elle peut conduire jusqu’au Master 1 ou 2 et, bientôt, jusqu’en Licence (avec le Cnam). Ainsi, selon leurs ambitions, les jeunes peuvent, au-delà des métiers manuels, devenir conducteur de travaux, intégrer des équipes de R & D… « Choisir, pour sa formation les Compagnons du Devoir et du Tour de France, indique le président sur Compagnons-du-devoir.com, c’est adhérer à des valeurs et choisir un métier d’avenir. » 90 % des jeunes issus de l’apprentissage trouvent du travail.[/box]