Qui sont les grands industriels de la salle de bains en Europe

Que pèsent au niveau mondial les industriels de la salle de bains présents en France ? A quels groupes appartiennent-ils ? Est-ce que les plus petits ici sont parmi les plus grands ailleurs ? Des réponses.

L’industrie n’est pas une matière stable, qui est modelée par les stratégies d’adaptation liées aux crises économiques, aux évolutions des usages, aux transformations du commerce…, et par l’impérieuse nécessité de se développer et de croître. En perpétuelle mutation, elle est notamment façonnée par les ventes et acquisitions.

Dernier exemple en date, proche de nous : le rachat d’Ideal Standard par Villeroy & Boch et la réorganisation en cours du groupe ainsi formé, entre fermetures ou cessions d’usines et de marques, dans le but d’optimiser la fabrication, les coûts, etc. Des cessions qui sont aussi l’occasion pour d’autres industriels de grossir ou de s’implanter sur de nouveaux marchés.

Autre exemple, Roca : en 2021, le groupe espagnol a cédé sa division Carrelage à un spécialiste mexicain afin de se recentrer sur la salle de bains. Une vague de rachats s’en est suivie (Sanit, Alape, Idral, AntonioLupi…), qui se poursuit aujourd’hui encore.

Un classement à l’aune de l’activité salle de bains

A l’exception de Roca et Geberit, les groupes industriels considérés ici sont actifs dans d’autres secteurs que celui de la salle de bains, par exemple les arts de la table pour Villeroy & Boch, les menuiseries extérieures, les matériaux de construction…  pour Lixil, le mobilier de cuisine, les matériaux de construction… pour Toto et les peintures, plastiques… pour Masco. Pour autant, les chiffres d’affaires ayant servi à ce classement ne concernent que leur activité salle de bains.

Les japonais, champions de la salle de bains

Les deux leaders mondiaux sont japonais, essentiellement présents en Asie et en Amérique du nord et du sud : Lixil, actif en Europe depuis le rachat de Grohe, et Toto, qui veut imposer sur le vieux continent ses Washlets et sa marque, unique. A l’instar de Geberit, qui se déploie à l’international non pas avec les bâti-supports, quasi inexistants au-delà des frontières européennes, mais avec les WC lavants et les systèmes de canalisations.

Notons que si nous avions choisi de répartir ces industriels en fonction, par exemple, de leurs capacités de production de produits en céramique sanitaire, la tête de liste eut été différente, puisque Roca est réputé être le leader mondial de ce point de vue.

Autre remarque : alors que la Chine fabrique plus des deux tiers de la céramique sanitaire mondiale, elle n’apparaît pas ici, sa puissance industrielle étant répartie sur une multitude de fabricants, dont le premier, Huida Sanitary Group, se positionnerait, en termes de capacités de production, derrière Lixil, lequel s’inscrirait derrière le groupe Villeroy & Boch (source Ceramic World Review).

Enfin, à propos de Kohler (Jacob Delafon et Sanijura en France) : si le chiffre d’affaires de Kohler France est publié – 117 millions d’euros en 2024 – ce n’est pas le cas de celui du groupe américain auquel il appartient. Impossible donc d’évaluer la puissance de celui-ci, même s’il est admis qu’il fait partie des leaders mondiaux.