Avec un chiffre d’affaires 2024 de 1 948 millions d’euros, le groupe Roca encaisse une baisse de -5,3 % par rapport à 2023. Mais il poursuit ses investissements, annonçant la construction d’une usine au Kazakhstan pour servir les marchés d’Asie centrale et la création d’un éco-quartier à Barcelone, sur les terrains désormais sous-exploités de son propre site industriel.
A nouveau en recul, le chiffre d’affaires 2024 du groupe Roca a atteint 1,948 milliard d’euros, soit -5,3 % par rapport à l’année précédente, tandis que le bénéfice net s’est élevé à 86,4 millions d’euros, en hausse de +35 % par rapport à l’année précédente à périmètre comparable. « Malgré une bonne performance des ventes sur les principaux marchés (Espagne et Brésil), celles-ci ont été impactées par l’impact négatif des taux de change hors euro (-8,3 %) », explique l’industriel. Au final, le résultat consolidé est négatif, de -61 millions d’euros, du fait de l’intégration des coûts liés à l’achèvement du processus de cession en Russie (entamé en mars 2022) et à l’hyperinflation. Néanmoins, le groupe aux 78 usines dédiées à l’univers de la salle de bains et du sanitaire a poursuivi ses investissements : 155 millions d’euros ont été engagés en 2024, contre 153 l’année précédente.
Une usine Roca au Kasakhstan
Outre ses récentes prises de participations et acquisitions (Idral, Nosag, Ineocare), Roca a officialisé la construction d’une usine au Kasakhstan, destinée à devenir son centre industriel, technologique et commercial d’Asie centrale. Elle sera dédiée à la fabrication et l’assemblage d’appareils en céramique sanitaire, de mobilier, de bâti-supports… Le projet, d’un coût de 70 millions d’euros, prévoit également le développement des activités de distribution, afin d’assurer la commercialisation des produits dans le pays.
Une Roca City sur le site historique de Barcelone
Par ailleurs, le groupe espagnol a récemment dévoilé un ambitieux programme « de régénération urbaine » sur le site de 32 hectares où, à cheval entre les communes de Gavà et Viladecans près de Barcelone, il est implanté depuis plus de 100 ans. Plutôt que de céder ce lieu sous-exploité désormais, il a imaginé, avec l’aide du cabinet d’architectes Batlleiroig, « un éco-quartier intelligent avec des logements abordables, une activité économique et une mobilité durable », réaffirmant ainsi son « engagement envers la société et ces communes qui font partie de [son] histoire. » Le projet, approuvé par les institutions locales, prévoit, outre des logements, un parc urbain de 8 hectares et un « Complexe Roca » qui, préservant le patrimoine architectural industriel, abritera le siège social du groupe, ainsi que deux usines entièrement décarbonées de production de robinetterie et de céramique sanitaire, mais aussi des espaces d’exposition, un musée et un centre de formation pour les 20 000 employés, clients et professionnels du groupe, avec une zone résidentielle-hôtelière pour les accueillir.
Des sites industriels décarbonés
Roca, qui veut atteindre la neutralité carbone d’ici 2045, a réduit ses émissions de plus de 53 % depuis 2018 et son intensité énergétique de 55 %. En 2023, il a allumé, dans l’usine Laufen de Gmunden (Autriche), le premier four électrique alimenté par de l’électricité renouvelable. Ce site est désormais entièrement décarboné, de même que l’usine brésilienne de robinetterie et l’usine portugaise de baignoires et receveurs de douche, grâce à l’électrification et à des mesures d’efficacité énergétique. Roca a aussi lancé une production zéro émission de cabines de douche sur un site où le fonctionnement à l’aide d’énergies 100 % renouvelables a été anticipé. Notons qu’en janvier 2025, il a rejoint le club très fermé des entreprises ayant reçu la médaille de Platine d’EcoVadis.