L’air pulsé a repoussé les limites des sèche-mains électriques, efficaces en 10 à 15 secondes. Une donnée de taille quand on sait que, en matière d’hygiène des mains, sécher est tout aussi important que laver. Pour autant, le temps de séchage n’est pas le seul critère d’achat de ces appareils.
S’ils représentent moins d’un tiers du marché, sur lequel les essuie-mains en tissu ou papier règnent toujours en maîtres, les sèche-mains électriques (une sélection est à découvrir ici) ont des atouts : ils sont toujours prêts à fonctionner, sans consommables donc sans réassort ; leur entretien est limité ; et, à déclenchement automatique, ils empêchent toutes contaminations bactériennes et devraient logiquement être installés dans les sanitaires publics équipés de robinets sans contact.
Photo ci-dessus : sèche-mains à air pulsé SpeedJet 2 de Delabie, séchage en 10 à 12 secondes, évacuation de l’eau par évaporation et stérilisation (pas de bac de récupération), avec résistance chauffante coupée automatiquement à partir de 25 °C, arrêt automatique après 30 secondes.
Deux technologies de sèche-mains électriques
Selon les spécialistes de l’hygiène, le séchage des mains est tout aussi important que leur lavage. Humides, celles-ci transmettent 85 % des micro-organismes, contre 0,06 % lorsqu’elles sont sèches… Le temps nécessaire pour que le séchage soit effectif est donc une caractéristique importante, variable selon la technologie de l’appareil. Il existe en effet deux types de sèche-mains électriques :
♦ Les sèche-mains classiques poussent de l’air chaud sur les mains positionnées sous l’appareil afin de provoquer l’évaporation de l’eau. Ils nécessitent un temps de séchage de 20 à 30 secondes selon les individus et la nature de leur peau (grasse, poilue…).
Photo ci-contre : sèche-mains à air chaud Zephyr Bio de JVD, en matière biosourcée (coquillage), séchage en 20 à 30 secondes, antivandalisme (capot IK10, 2 100 W, adapté à une fréquentation moyenne, IP23, garantie 3 ans, personnalisable (logo).
♦ Les sèche-mains à air pulsé chassent l’eau de la surface des mains, qu’elles soient insérées verticalement à l’intérieur de l’appareil ou positionnées dessous. Ils sèchent les mains en 10 à 15 secondes selon les modèles. C’est rapide, mais bruyant. La lame d’air créée, puissante, est propulsée jusqu’à plus de 700 km/h, balayant littéralement l’eau.
Sèche-mains à air pulsé : plus d’efficacité mais plus de bruit
♦ Le bruit est donc le premier critère d’achat d’un sèche-mains électrique. Si les sanitaires ouvrent sur la salle du restaurant ou du bar, il est recommandé d’éviter les modèles à air pulsé. En revanche, dans un aéroport ou une station service d’autoroute, ceux-ci ont l’avantage, grâce à une vitesse de séchage comprise entre 10 et 12 secondes, 15 secondes tout au plus, de réduire les embouteillages. Les sèche-mains à air pulsé les moins bruyants affichent un niveau sonore à un mètre de plus 70 dB(A). Attention de toujours vérifier à quelle distance de l’appareil le niveau sonore donné a été mesuré.
♦ La résistance au vandalisme est un autre critère important, du moins dans les sanitaires isolés. Elle passe par un capot en acier ou aluminium plutôt qu’en matériau plastique. Mais tout dépend de la résistance aux chocs mécaniques, caractérisée par l’indice IK. Celui-ci varie de IK1 (résistance à une masse de 0,25 kg, hauteur de chute 56 mm) à IK10 (5 kg, 400 mm) et plus.
♦ Le chauffage de l’air est systématique sur les appareils classiques, mais pas sur ceux à air pulsé. Si les sanitaires sont chauffés, il n’est pas indispensable. Mais s’il ne le sont pas, l’air pulsé peut être très froid. Dans ce cas, préférez un appareil équipé d’une résistance électrique, dont la puissance, en général de 1000 W, chauffe fort et vite. Certains modèles sont capables de la couper automatiquement si la température ambiante augmente.
♦ La résistance à l’usage du sèche-mains est un critère essentiel dans les aéroports, gares ou stations-service, qui peuvent voir défiler plusieurs milliers de personnes chaque jour. Selon le type de moteur – avec ou sans charbons (brushless) ou numérique (Dyson) – et son niveau de qualité, la durée de vie des appareils peut être très variable.
♦ La question de la propreté de l’air pulsé a fait l’objet de nombreuses polémiques… avant que l’on ne se rende compte qu’elles s’appuyaient sur des études financées par le puissant syndicat anglais des fabricants d’essuie-mains en papier (European Tissue Symposium), inquiet du développement des sèche-mains à air pulsé lancé en Europe par Dyson. Quoi qu’il en soit, ces appareils disposent d’au moins d’un filtre qui, lorsqu’il est de qualité HEPA, retient 99,9 % des bactéries et virus. Les mains sont donc séchées avec de l’air ambiant plus propre…, à condition bien sûr que le filtre soit entretenu. Mais il existe des options techniques : JVD a fait le choix de filtres en cuivre qui, selon lui, s’encrassent moins rapidement et ont l’avantage d’être antibactériens, grâce au matériau.
♦ L’hygiène et la propreté : si l’appareil n’est pas doté d’un bac récupérateur d’eau, celle qui est chassée par le sèche-mains à air pulsé tombe sur le sol et éclabousse le mur (ou l’utilisateur quand il est de petite taille). Mais qui dit récupérateur d’eau, dit vidage et nettoyage périodiques, donc maintenance. A moins de sélectionner un appareil assurant l’évacuation de l’eau (par évaporation et stérilisation chez Delabie, par absorption dans une céramique chez Presto…).
♦ L’adaptation aux personnes à mobilité réduite ou aux enfants dépend à la fois du design et de la hauteur de fixation du sèche-mains au mur.
♦ Le format : les appareils compacts ont l’avantage de pouvoir être installés au-dessus du point d’eau, ce qui évite de mouiller le sol des sanitaires. Dans ce cas, il est recommandé de sélectionner un modèle à air pulsé, afin de libérer au plus vite les lavabos, notamment dans les lieux à forte fréquentation.
Photo ci-dessus : sèche-mains C-Dry de Presto, compact, séchage en 10 à 15 secondes, puissance de chauffage de l’air ajustée automatiquement en fonction de la température ambiante, utilise la chaleur résiduelle pour optimiser sa consommation, 69 à 76,6 dB(A) mesuré à 1 mètre.
Des sèche-mains posés en conformité avec la norme électrique
C’est la norme IEC 60335-2-23 (paragraphe 6.2 Addition) qui encadre les sèche-mains du point de vue de la protection à l’eau. Elle indique que les appareils doivent présenter une étanchéité à l’eau au moins IPX1, qui correspond à une simple « protection contre les chutes verticales de gouttes d’eau ».
Concernant la sécurité électrique, la norme NF C 15-100 s’applique, sans toutefois aborder le cas de figure précis du sèche-mains dans les sanitaires publics. Il faut, indique l’Afnor, se référer à la partie 7-701 intitulée « Locaux contenant une baignoire ou une douche (salle d’eau) », qui stipule que les lavabos (ainsi que les WC et bidets) sont exclus des zones réglementées s’ils se situent à plus de 60 cm d’une baignoire ou d’une douche : « Tout ce qui n’est pas défini comme le volume 0, 1, 2 ou volume caché, mais qui se trouve dans le local, se trouve hors volume. » Et hors volume veut dire hors contrainte réglementaire. De plus, précise l’Afnor, il n’y a pas de distance minimale à respecter entre un sèche-mains et un lavabo. Mais il semble qu’il existe des bureaux de contrôle plus exigeants. C’est pourquoi les appareils sont pour la plupart au moins classés IPX2.