De la collaboration entre le spécialiste de l’hydrothérapie et celui des sextoys est née Womanizer Wave, douchette à main qui, en plus de l’usage habituel, revendique une fonctionnalité inédite : le massage clitoridien. Des jets au jouir, Wave entend porter la stimulation avec de l’eau à un niveau inconnu de sensations. Officialisant la sexualité comme composante du bien-être, l’objet ouvre les portes d’un marché porteur.
La pratique récréative de l’eau n’est pas nouvelle. Dans la salle de bains, l’hygiénisme a depuis longtemps fait place à des rituels aquatiques qui ne se contentent pas de répondre à un strict besoin : la propreté va de pair avec l’épanouissement du corps et de l’esprit, en quête de détente. La douche incarne l’une de ces parenthèses réjouissantes.
Une première mondiale qui joint l’utile à l’agréable
Sous l’effet de l’eau qui enveloppe et apaise, ce moment se prête volontiers au plaisir solitaire. Entraînant la production de sérotonine, dopamine, endorphine et ocytocine, communément appelées hormones du Bonheur, l’onanisme célèbre le lien essentiel entre santé et sexualité [1]. Une enquête menée par Womanizer avance que « la plupart des femmes acquièrent leur première expérience de masturbation sous la douche », 60 % d’entre elles s’y étant déjà masturbées, dont 41 % avant l’âge de 18 ans. Une pratique devenue régulière pour près d’un tiers des sondées, a minima une fois par quinzaine sous la douche [2].
En 1928, Hansgrohe a inventé la douchette à main. Autre pionnière en son domaine, Womanizer, entreprise créée par un couple d’ingénieurs bavarois, peut se targuer d’avoir révolutionné le plaisir féminin avec le lancement, en 2013, du sextoy éponyme, premier du genre destiné à la stimulation clitoridienne sans contact, grâce à une technologie d’air pulsé. Hybridant ces deux savoir-faire, Wave ne délivre pas un fluide gazeux, mais liquide. Sous l’action d’une série de jets d’eau, elle propose la masturbation au moyen d’une pomme de douche hédoniste, développée spécialement à cet effet : une première mondiale !
Dans l’intimité de la douche
L’objet, en apparence ordinaire (le monogramme de Womanizer discrètement gravé au dos est reconnaissable des seuls initiés), « représente une avancée significative dans la déstigmatisation de la masturbation » selon la sexologue Elisabeth Neumann, qui pilote les études utilisateurs de Womanizer. Michelle Uhl, Innovation Designer à l’InnoLab de Hansgrohe, abonde en ce sens : « La douche a toujours été une expérience sensuelle. La nudité et la sexualité sont quelque chose de naturel dans la salle de bains. »
Wave, de forme oblongue, ergonomique, est conçue pour remplir indifféremment (et même simultanément) les deux usages, la douche quotidienne et la stimulation sexuelle, comme l’avance Elisabeth Neumann : « en tirant parti de la puissance de l’eau, n’importe qui peut désormais profiter d’une expérience de plaisir personnel totalement immersive et satisfaisante dans l’intimité de sa propre douche. »
Un pommeau qui en a dans le picot
En plus de Powder Rain, brumisation ultra-fine et douce qui équipe les nouvelles douchettes Hansgrohe, Wave embarque deux jets spécifiques. Dans l’exploration des méandres du plaisir sans sollicitation excessive des zones érogènes, leurs missions sont complémentaires, un bouton type Select permettant de switcher facilement de l’un à l’autre, d’une seule main. L’un, hélicoïdal, fait onduler trois jets « pour une stimulation (é)mouvante et surprenante » (Pleasure Whirl). L’autre offre « une stimulation régulière et pulsée » dont l’effet est présenté comme plus tonique et vibrant (Pleasure Jet).
Pour mener à l’orgasme, le Womanizer Wave mise sur l’action synergique de l’eau, de la température et de l’intensité. Afin de s’adapter à la sensibilité de chacun(e) et accompagner la montée en puissance des sensations, le débit se règle de façon aussi originale qu’intuitive au moyen d’un curseur placé sur le haut de la poignée, à proximité du bouton Select. De l’avis des testeurs, la stimulation avec de l’eau procurée par Waves, serait « 94 % plus agréable, 88 % plus excitante et 86 % plus adaptée à la masturbation » qu’avec un pommeau de douche lambda. Sur son site, Womanizer clame que « 76 % des utilisatrices ont atteint l’orgasme avec Wave » !
La Sextech au grand jour
L’innovation – qui a requis trois ans de développement conjoint (2 prototypes, 9 projets de recherche, 60 entretiens, 100 échantillons testés, 4 000 réponses à des questionnaires) – élargit la notion de bien-être traditionnellement associée à la salle de bains. Et ce changement de paradigme n’est pas rien. Avec son design discret qui devrait participer à l’intégration de la sexualité au quotidien sous la douche ou dans le bain, le produit témoigne d’une réalité : en ne se limitant plus aux vibromasseurs et autres godemichets pseudo réalistes, l’industrie de la Sextech est sortie de sa niche. Là encore, bien que déjà en cours, les épisodes de confinement durant la pandémie ont joué un rôle décisif dans ce changement, porté par le développement à tout crin de l’e-commerce. De fait, pour 2020, une étude de marché réalisée à l’échelle internationale par le cabinet Grand View Research a évalué la hausse des ventes de sextoys à 26 %.
Plus d’un français sur deux
En 2021, l’Ifop a porté un éclairage sur ce processus de banalisation, marqué par l’évolution constante de la portion de la population française déclarant avoir déjà utilisé un sextoy : 7 % en 1992, 9 % en 2007, 37 % en 2012, 48 % en 2017 pour atteindre 51 % en 2020 [3]. Un seuil symbolique qui fait dire à François Kraus, directeur du pôle Politique/Actualités – Opinion & Stratégies d’Entreprises de l’institut de sondage que « si les huis clos imposés aux Français en ont sans doute poussés certains à l’acte d’achat, cette hausse de l’usage des sextoys s’inscrit en réalité dans un mouvement plus ancien lié à la fois à une offre de produits de plus en plus performants et à un changement des circuits de distribution caractérisé par l’essor des ventes en ligne et leur accès en grande surface ou dans des magasins spécialisés – de type lovestore – beaucoup plus engageants que les sex-shops traditionnels… »
Cette appétence grandissante dope le chiffre d’affaires du marché mondial du bien-être sexuel : alors que le cabinet Allied Market Research, qui l’évaluait à quelques 23 milliards de dollars en 2014, prédit qu’il pèsera 108 milliards de dollars en 2027, le magazine Forbes estime quant à lui qu’il dépassera les 122 milliards de dollars dès 2024 ! Une vague ascendante sur laquelle le Womanizer Wave développé avec Hansgrohe commence opportunément à surfer, inaugurant un nouveau segment de marché, celui de l’eau et de la libido.
Repères
♦ En ABS (chromé, noir ou blanc) et picots en silicone anti-calcaire, la douchette Womanizer Wave (27 x 7,2 cm, 191 g) est commercialisée depuis le 5 juin 2023 sur Womanizer.com et espaceplaisir.fr au prix de 129 euros TTC, assortie d’une garantie de 5 ans. A noter : le fabricant met en avant l’efficience du produit (6 litres/min) qui, grâce à la technologie EcoSmart, promet « une réduction de 60 % de la consommation d’eau par rapport aux produits traditionnels, et ceci sans compromis sur le confort. »
♦ Créée en Allemagne en 2014, Womanizer revendique 7 millions de clients dans 90 pays. La marque du Wow Tech Group a intégré le britannique Lovehoney Group, leur fusion formant un acteur majeur du marché des sex-toys, valorisé à 1,2 milliard d’euros en 2021.
♦ Hansgrohe, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 1,528 milliard d’euros (+11,9 % vs 2021), mène des recherches prospectives sur la salle de bains de demain, sans eau ou presque, et décloisonne volontiers les produits de robinetterie, comme avec Furly, étonnante douchette à main destinée à brosser son chien en le lavant.
[1] Sébastien Garnero, sexologue et psychologue : « Lors d’un acte sexuel avec orgasme, y compris lors de la masturbation, de nombreux neuromédiateurs vont être impliqués : la dopamine, l’ocytocine, la prolactine, la sérotonine, les endorphines. » (Santé Magazine, Pourquoi se masturber est bon pour la santé, décembre 2021).
[2] Représentant onze pays (Australie, Canada, France, Allemagne, Hong Kong, Japon, Singapour, Espagne, Suisse, Royaume-Uni, États-Unis), 14 597 personnes ont répondu à cette enquête menée par Lucid/Cint en avril 2023.
[3] Visio, boulot, vibro… sextoys et bien-être sexuel à l’heure du Covid-19, sondage réalisé pour Passage du Désir.fr à l’occasion de la Saint-Valentin auprès d’un échantillon de 2 012 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus par questionnaire auto-administré en ligne, du 27 au 30 novembre 2020.