Indépendamment de la crise qui secoue l’Europe, VitrA a connu une année 2024 compliquée, mais se dit confiant pour l’avenir, fort d’une offre renouvelée et restructurée qui clarifie la montée en gamme. Explications de Jérôme Billet, directeur de la filiale française.
Sdbpro – L’année 2024 a été difficile… Que s’est-il passé ?
Jérôme Billet – 2024 a en effet été une année difficile. Nous avons connu des problèmes de qualité, épisodiques mais tout de même importants. Et à nos propres problèmes se sont ajoutés ceux de la Turquie, où l’inflation est très élevée, ce qui affecte fortement sa compétitivité et nos propres coûts.
D’où venaient ces problèmes de qualité ?
Jérôme Billet – Ils sont multifactoriels. Du manque de main-d’œuvre qualifié à la modernisation en cours de nos chaînes de production… Des process de contrôle de qualité ont été ajoutés, tandis qu’une partie de la production a été stoppée ou ralentie, notamment celle des produits basiques, remplacés par des produits confort et haut de gamme.
Vous avez modifié votre outil industriel ?
Jérôme Billet – Oui, nous l’avons fait évoluer pour résoudre ces problèmes de qualité et réduire la pénibilité du travail, mais aussi limiter les produits économiques. Nous avons libéré de la capacité de production pour introduire des nouveautés à plus forte valeur ajoutée. Nous les avons montrées à ISH 2025 et elles arrivent sur les marchés. Nous fabriquons aujourd’hui plus de produits milieu de gamme et moins de produits économiques ou ultra économiques.
Cela veut-il dire que VitrA lâche la MDD ?
Jérôme Billet – C’est une question stratégique, à laquelle je ne peux répondre. Je dirai que la distribution elle-même a tendance à multiplier ses approvisionnements, afin de les sécuriser. Notre démarche répond à la même logique : nous sécurisons notre production en l’équilibrant entre les différents segments du marché. Et pour mieux y parvenir, nous avons reconstruit notre offre, qui couvre désormais l’ensemble des besoins en termes de design et de budget.
En quoi consiste cette nouvelle offre ?
Jérôme Billet – Entre les produits économiques – VitrA Entry – et les produits haut de gamme – VitrA Signature –, il y a le cœur du marché, que nous avons complètement repensé, en le divisant en trois parties : V1 (Good), V2 (Better) et V3 (Best). V1 va intéresser les clients en quête du meilleur rapport qualité/prix, avec des fonctionnalités essentielles. V2 est destinée à ceux qui recherchent un juste équilibre entre design et fonctionnalité, à un prix abordable. Enfin, V3 séduira les clients prêts à aller plus loin, avec des produits plus cossus, qui incarnent les valeurs différenciantes de VitrA. Que ce soit V1, V2 ou V3, tous les produits existent en design square ou round et sont tous compatibles entre eux, d’une version à l’autre, en fonction des envies et des besoins. Un client peut décider de tout miser sur le meuble, qu’il choisira en V3, mais pourra l’associer, par exemple, avec une robinetterie V2… On peut jongler entre les versions, dans un vrai mix & match, que le concepteur, le vendeur, l’installateur, l’hôtelier… peut aisément s’approprier.
Vous avez complété votre offre et clarifié la montée en gamme…
Jérôme Billet – Exactement. VitrA Grid couvre l’ensemble des besoins tout en étant facile à lire et à comprendre, chaque version apportant plus en termes de design et de fonctionnalité. Une cuvette, par exemple, sera carénée en V2, avec en V3 des fixations invisibles et un abattant slim… Un meuble aura en V3 un plan de toilette plus fin, des façades arrondies, une gamme de finitions plus large, etc. Le but, c’est de vendre des salles de bains complètes, en étant capable de décliner l’ensemble des produits dans chaque niveau de gamme et de fournir ce que veut le client en termes de design, de technologie ou de prix.